Référencement de blogs et liens publicitaires

dimanche 16 août 2009

Ménage à Deux


Sous prétexte que l’on dit « femme de ménage » et non pas « homme de ménage », Monsieur balaye des yeux les mauvaises ondes de la télévision et aspire au calme relatif d’un bon combat de boxe sur le câble. Cela fait des heures et des poussières que l’oisif ignore sa femme chien de berger qui regroupe le troupeau de moutons abrités sous le meuble bar, lui préfèrant s’occuper du dessus. Elle ne se ménage pas, frotte sans s’aménager la moindre pause. Lui, au contraire, s’aménage un endroit bien douillet au fond du canapé, histoire de peiner le moins possible lorsque sa douce lui demandera de soulever les jambes. Elle astique, frotte, élimine la crasse, les traces, pique un coup de calcaire contre les plaques et moisissures dans la douche. C’est trop, il n’entend pas les commentaires avisés relatifs au récent uppercut que le coq a balancé à l’autre coq. Un peu de respect tout de même. Vlan, l’uppercut dégringole sur le poids lourd, coincé dans les cordes de son trois places à peine suffisant en largeur d’ailleurs. Elle lui astique les oreilles vigoureusement, l’avertit que les patins sont d’usage et qu’il peut toujours courir autour du ring pour un tendre baiser. Le sot se retrouve armé d’un seau et d’une serpillère avec ordre qu’à la fin du septième round, il annonce, moins gracieusement que la bimbo à pancarte, mais elle ne lui en tiendra pas rigueur, à toute la salle qu’elle est propre. Le superlatif de tâche ne colle pas qu’à ses vêtements, c’est à même la peau, « Tatoué tâche! » qu’elle lui pulvérise à la face! Non, elle ne finira pas avec une araignée au plafond, il va tendre les bras et attaquer la toile pour de bon, il sait faire après ses nuits blanches sur internet, aucun doute là-dessus. Et quand il baissera les yeux, en contournant sa paroi abominable, il se souviendra qu’avant de claquer la porte (finalement, il l’a bien esquivée cette baffe), elle lui a balancé un : « Sir, regardez ce parquet et cirez ! » Elle revient, elle allait oublier, pour finir en fanfare, le tambour de la machine à laver n’attend qu’un percussionniste !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire