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dimanche 7 février 2010

Parole et paroles et paroléééééé


Un jour, un homme pétri de bons sens a dit "J'ai souvent regretté mes paroles, jamais mes silences". Cette parole là, au moins celle-là, j'espère bien qu'il ne la regrette pas car cette opposition cancanage - mutisme est indiscutable (oui, on se tait, pas besoin d'en rajouter, d'en faire des tonnes, un simple mouvement cervical suffira à faire comprendre à l'entourage que vous avez compris)! Personnellement, je ne suis pas un grand bavard, plutôt porté sur l'écriture au risque de sombrer dans une dithyrambie à rallonge (celle de mon ordinateur est fortement sollicitée, il en faut du temps pour écrire autant de lignes plus ou moins électriques), mais le match bavassage - tympanstatique réveille en moi de multiples exemples plus ou moins sonores et douloureux. Le décibel, calculé selon une loi logarithmique, y est présent de manière exponentielle, la puissance vibratoire est au rendez-vous ainsi que mon impuissance tremblante à résister à ce tsunami salivaire (le postillon ne remplissant pas assez bien sa mission de signe avant-coureur pour que je parte en courant larguant aux passages quelques gouttes de sueur en guise de riposte). Oui, j'ose rebondir sur la tirade pour dénoncer les tyrans dont je regrette l'absence de silence dans leur discours. Bien qu'admiratif face à leur capacité pulmonaire ainsi qu'à leur maîtrise quasi-parfaite de l'hyperventilation, leurs courants d'air bucaux m'étouffent. Parlant peu mais longtemps, jamais ils ne regrettent de se sentir obligés de répéter à de nombreuses reprises mettant en doute au passage mes capacités cognitives à intégrer (encore une histoire de mathématiques) leur discours toujours importants, jamais inutiles. Arme de destruction massive, la génération spontanée de migraines est à leur portée et fait partie de leur batterie de munitions. Silence, batterie, reprise, portée, il faut y ajouter le soupir de l'auditeur face à son incapacité à trouver la baguette du maître d'orchestre et à l'agiter pour déclencher le pianissimo de la Castafiore lui faisant face (un arrêt brutal mettant en danger l'intégrité physique du bicorde vibrant aux limites de la résonnance). Chut(e) (jeu de mots silencieux entraînant un sourire voire une petite pouffade tout aussi silencieuse, elle est pas belle la vie dans ces conditions?) du spectre des fréquences audibles, perte de mémoire à court terme lié à l'oubli de ce que la victime avait à dire elle-même dû à l'absence d'intervalle libre dans ce monologue à deux sont deux symptômes parmi tant d'autres entraînés par ce type de situation. Quant au médicament, le doigt levé pour prendre la parole ne permettra de s'en sortir que lorsque ce même doigt viendra bloquer la langue de l'agresseur, d'autres maladies pouvant alors achever le malade déjà bien entamé.

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