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mardi 24 février 2009

Sesquipedelia Verba


«Le héros de la tragédie ne doit employer, s'il veut que ses malheurs touchent le cœur du spectateur, ni paroles ampoulées, ni mots longs d'une toise.» Horace, Art poétique, v. 97. Bref, pas de héros à l'horizon lorsque l'on croise la victime des lignes qui suivent. Il y a quelques années, j'ai conversé avec un indien dont le prénom signifiait "celui dont la rivière coule dans la bouche". Sympa le garçon, même si la plume n'est plus trop tendance et que je hais les moccassins. Ceci étant, ses paroles avaient du sens, c'était un bavard, c'est tout. Lorsque lorsqu'on écoute l'anti-héros, c'est tout autre chose, on perd tout sens, on implose, la nausée est proche, l'étourdissement latent, l'envie de crime traverse vos veines au sang qui pique (SPQR pour Rome, SQP pour nous). Jugez plutôt: "Supposons que je suppose que vous supposiez que cette supposition est....". Sors de ce corps suppot de Satan!!! Même un suppositoire ne suffira pas à anéantir la migraine déchaînée par cet enchaînement. Ou encore: 'C'est pareil même si c'est différent et que c'est à peu près la même chose à deux ou trois détails près". Bref, il y en a qui ne savent pas ce qu'ils racontent et qui nous font perdre notre temps à les écouter car nous restons suspendus, tiraillés par le suspens créé par ces individus qui parlent peu mais longtemps, y-a-t'il quelque chose à comprendre? Posez leur plusieurs fois la même question à intervalle régulier et vous ne serez pas déçus. Notez les réponses, sans omettre le moindre détail architectural du discours et relisez les avec le double objectif: comprendre et se détendre. Bref, vive les langues mortes!

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