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lundi 30 mars 2009

J'y avais pas pensé


S'il y a bien une expression qui me fait changer d'humeur, c'est le bon vieux "Fais moi penser à...". Hé! Penses-y toi-même! Non, mais! Il se cache derrière cet impératif un déversement de responsabilités qui n'est pas correct. Généralement celui ou celle à qui on s'adresse de cette façon n'a rien demandé, surtout pas de s'encombrer la mémoire et encore moins de se voir endosser une responsabilité supplémentaire. Tout d'abord, le cible reçoit généralement le missile alors qu'elle s'y attend le moins, le tireur expérimenté profitant de la situation pour faire mouche. Le plus mesquin est que dans bon nombre de cas le message fait référence à un quelconque intérêt pour l'interpellé, ce qui le met dans une situation d'autant plus embarassante, du genre, tant pis pour toi, t'avais qu'à m'y faire penser, je ne peux pas penser à tout, et gnagnagni et gnagnagna. Moi, j'appelle ça une prise d'otage! "Pourtant, je t'avais demandé de m'y faire penser!" culpabilisera assurément le pauvre type qui ne sais même pas à quoi ressemble la boîte de granulés pour sac à aspirateur dont madame lui parle sans cesse car passer l'aspirateur (ça non plus, il ne sait pas à quoi ça ressemble) avec cette odeur de citron, quel bonheur! Attention aux fourberies complémentaires qui encadrent cette phrase type. Il y a les introductions travaillées du genre "Ah au fait" puis enchaînement ultra-rapide avec un sujet qui n'a aucun rapport avec la discussion en cours, rendant la tâche encore plus périlleuse à la pauvre victime qui n'arrivait déjà pas à en placer une et qui consacrait 100% de son attention au thème du moment. Il y a aussi la phrase que je qualifierais de professionnelle "Fais moi penser de te faire penser à..." culpabilisant doublement le pauvre bougre qui se voit asséner la pression ultime, du genre de toutes façons tu ne penses jamais à rien mais là faudra quand même y penser. Bref, rayons ensemble de notre vocabulaire cet enchaînement qui attache les plus démunis au pilori des reproches! Vous serez gentil de m'y faire penser, car ce soir, j'ai un autre article à écrire.

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