Référencement de blogs et liens publicitaires

mardi 10 mars 2009

Ramolo du pic-nic


Un zinc de comptoir, le serveur qui essuie ses verres vides, prêt à servir un ballon de rouge au premier amateur qui se présentera, un standard de jazz en fond, deux joueurs de 421 au bout de la salle, essayant de jeter la bonne combinaison dont l'addition fait 7, chiffre de tous les mystères, du paranormal, et un jambon beurre posé sur une petite assiette en porcelaine. Ajoutons à cela une mousse chapeautant une bière blanche fraîche et vous ferez de moi le plus heureux des hommes le temps d'une mastication. Tous les sens en alerte et plus particulièrement l'ouïe doublement sollicitée par le croustillant de la croûte du pain et par les conversations des autres clients pouvant un jour ou l'autre terminer sous une forme ou une autre dans ce blog. Ca y est le rêve s'empare de vous, je suis heureux de le partager, le rêve pas le sandwich. Mais ce sera de courte durée, car cet eden n'aura pas encore été visité aujourd'hui. Pressé par le temps, la situation de ce midi tranche cruellement avec le décor précédemment planté. Le zinc a été remplacé par une misérable table basse des années 70, le serveur n'ayant rien à essuyer, gobelet en plastique oblige, a disparu avec son tablier à carreaux en guise de cape pour sauver ce qui peut encore l'être, l'eau minérale certes plus adaptée en pareilles circonstances est hors de prix, la centrale pneumatique de la presse voisine ne maîtrise aucunement les accords en fa mineur et les gammes de blues, des pacman gloutons partagent l'environnement, et comble de tout, le jambon beurre, trop longtemps stocké au frais, est mou. Une syllable qui fait mal. MOU. Le seul sens activé dans de pareilles conditions est celui du "retour" d'où tu viens avec ta faim. Quelle ignominie, le sandwich mou, qui vous donne l'impression d'avoir des incisives faibles et innopérantes tellement il est difficile de découper cet élastique. Le froid et l'humidité conservée par un emballage plastique étanche et difficile à enlever ont tué le goût. Ca ne croque pas! La seule solution restante est d'engloutir au plus vite cet imposteur pour être débarrassé de ce calvaire et retourner travailler. Bonjour l'évasion!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire